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Bilan 2022 Damien Lacombe défend la stratégie de Sodiaal

Damien Lacombe, président de Sodiaal, estime que Sodiaal a rempli ses engagements en 2022.

Analyse. Très critiqué l’an dernier pour le décrochage du prix du lait de Sodiaal, le président Damien Lacombe reste convaincu que la voie choisie est la bonne.

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Pour comprendre la stratégie de Sodiaal, il faut revenir à son histoire. Jusqu’en 2010, la coopérative était très investie sur le marché du lait de consommation. Dans les six années suivantes, elle a repris plus de 8 000 producteurs et 3 milliards de litres de lait. « Notre taille a doublé avec les acquisitions d’Entremont, 3A, CLHN ou Blâmont », rappelle le président.

Cette croissance, il a fallu la digérer. La coopérative s’est retrouvée avec 1 Md de litres de lait d’excédent, transformés en beurre et poudre mal valorisés sur un marché volatil. Elle a fermé quinze usines peu performantes, ce qui coûte cher. La dette a augmenté. Mais Sodiaal a élargi son portefeuille de produits et de marques et réduit sa dépendance au lait de consommation.

Baisse de la dépendance aux marchés volatils

« Depuis 2016, notre plan Value a visé à restructurer l’entreprise, à la recentrer sur les marchés moins volatils et à investir dans la promotion de ses marques », résume Damien Lacombe. Ce travail a abouti en 2022. Près de la moitié du lait est valorisée en produits de grande consommation (PGC) auprès des distributeurs français (GMS). La part de marques distributeurs est tombée des deux tiers à 50 %. Le volume de lait d’excédent a été réduit à 300 Ml.

Ces évolutions ont pénalisé la coopérative quand les prix des commodités ont explosé mais Damien Lacombe reste persuadé que la voie choisie est la bonne. « À long terme, moins subir la volatilité sera bénéfique. » Mais à court terme, Sodiaal a souffert du décalage entre la hausse des coûts et sa répercussion sur les tarifs de vente aux GMS. Dans le même temps, le marché international de la poudre de lait infantile a lui aussi tardé à prendre en compte l’inflation, ce qui a pesé sur la capacité de Sodiaal à augmenter son prix du lait.

Certes, mais tous les industriels français ont été confrontés à ces difficultés l’an dernier. Pourquoi un tel décrochage de Sodiaal ? Damien Lacombe se contente d’évoquer des histoires ou des mix- produits différents, qui expliquent une sensibilité variable à ces événements. Il estime que Sodiaal a rempli ses engagements en 2022 en permettant aux adhérents de couvrir leurs coûts tout en préservant les équilibres de la coopérative et son fonds de commerce.

2023 commence bien

Aujourd’hui, une nouvelle période s’ouvre avec la définition d’un plan à l’horizon 2030. Les objectifs seront présentés à l’assemblée générale en juin. « Le renouvellement des générations, la baisse de la production et les attentes sociétales, particulièrement à propos du climat, représentent des enjeux majeurs. »

Tout cela justifie l’élaboration d’une nouvelle formule de prix, qui sera également présentée en juin, et la disparition du volume B (1), afin d’encourager la production. En attendant, c’est toujours le conseil d’administration qui fixe le prix et Sodiaal est nettement remontée dans le classement en janvier et février. Au 22 février, les négociations commerciales se poursuivent. Alors que les prix des commodités refluent, c’est de leur résultat que dépendra en grande partie le prix 2023 de Sodiaal. Comme en 2022 !

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